Ecole : la manipulation c'est le dernier irrespect que l'on puisse avoir pour les cons !

Publié le par Thierry Bonnaud

Bien évidemment les instituteurs ( Sarkozy nous à renommé ainsi ...) ne sont pas du tout concernés par cette mesure (pourtant , à l'image des agents d'entretiens ou hotesse de caisse on nous appelait Professeur des Ecoles ! ! !) car nous faisons déjà 26 heures par semaine... et sans avoir 500 euros de plus ! Mais soit ces 6 heures de plus par professeur (les vrais, les importants ... ) serviront à remplacer des postes, soit le chef d'établissement fera un ' choix ' entre ceux qui seront plus ou moins payés ( à travail égal , salaire égal ou bien à dévotion maximale salaire augmenté ???? ) et , dans le collège ou lycée de votre enfant, où les professeurs vont ils trouver des ' salles ' , des ' bureaux ' , des ' locaux ' libres afin de recevoir les élèves en individuel si nécessaire .... L'utopie est respectable ... Mais pas quand elle s'apparente à de la MANIPULATION !
http://www.lexpress.fr/education/philippe-meirieu-nicolas-sarkozy-a-une-vision-tayloriste-de-l-ecole_1088003.html

 

Philippe Meirieu: "Nicolas Sarkozy a une vision tayloriste de l'école"

Par Caroline Politi, publié le 29/02/2012 à 14:18, mis à jour à 15:06

Nicolas Sarkozy a présenté mardi à Montpellier les mesures phrares de son programme éducatif. Philippe Meirieu, professeur en sciences de l'éducation et auteur d'Un pédagogue dans la cité, revient sur les principales propositions. 
Parmi les mesures présentées par Nicolas Sarkozy sur l'éducation, l'augmentation de salaire de 500 euros pour les professeurs acceptant de rester 26 heures dans l'établissement au lieu des 18 actuellement en vigueur. Qu'en pensez-vous?
Non seulement cette mesure dévalorise les cours et donne à penser que les professeurs n'ont pas besoin de les préparer sérieusement, mais elle introduit également la notion de concurrence. Un fossé va se créer entre ceux qui resteront plus longtemps à l'école et dont leurs collègues penseront que les cours sont bâclés et ceux qui refuseront cette mesure, mais qui donneront l'impression de ne pas vouloir participer à l'encadrement des enfants. 
En outre, cette mesure est une véritable imposture: il existe déjà des responsables - à l'instar des CPE ou des professeurs principaux - dont la fonction principale est l'accueil des élèves, la coordination des enseignements, qui font le relais avec les familles... Mais pour que ces fonctions soient pleinement remplies, il faut donner les moyens de les exercer en dégageant, par exemple, les professeurs principaux de certaines heures de cours ou en leur attribuant un bureau. 
Nicolas Sarkozy a également accordé dans son discours une large place à l'autonomie, souhaitant appliquer ce qui a été fait pour l'université au primaire et au secondaire.
Nicolas Sarkozy a une vision tayloriste de l'école. Mais l'enseignement n'est pas une entreprise et les élèves ne sont pas des produits, ce sont des personnes que l'on doit accompagner. 
A aucun moment dans son discours, le président de la République n'a parlé de pédagogie, de l'aide à apporter aux établissements en difficulté, des Rased [Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, ndlr]... Il veut appliquer le libéralisme économique au monde enseignant, c'est tout l'inverse de l'idéal républicain. 
C'est exactement ce qui se passe pour l'autonomie. Nicolas Sarkozy souhaite que les directeurs d'établissement puissent recruter eux-mêmes leurs propres professeurs. Cette mise en concurrence permettra aux établissements qui en ont les moyens de tirer leur épingle du jeu en choisissant les meilleurs professeurs. Les lycées dans des zones en difficulté, qui ont plus que jamais besoin d'enseignants compétents, passeront au second plan. Couplé à la carte scolaire, cette mesure va entrainer une forme de ghettoïsation, alors qu'il faudrait, au contraire, accentuer la mixité sociale.  
On va entrer dans un système de privatisation de l'enseignement public. Même les pays anglo-saxons qui se basent sur ce modèle sont en train de faire machine arrière. 
Nicolas Sarkozy parle de la "polyvalence" des professeurs, sous-entendant qu'ils doivent pouvoir enseigner plusieurs matières. Pourquoi pas?
Je ne suis pas hostile à la polyvalence des professeurs. Cela se fait déjà dans certaines matières, comme l'histoire-géographie, ou dans certains cursus où des professeurs enseignent par exemple le français et l'histoire. Toute la question est de savoir comment on utilise cette polyvalence. Si elle est basée sur le volontariat et accompagnée d'une formation adaptée, je n'y vois pas d'inconvénient.  


Publié dans UMP

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